Barranquilla, Atlántico, Colombie
3 days - February 2020
Hotel
Après avoir rebroussé chemin sur la côte Caraïbes, j’arrive sur une grande place face à la magnifique église San Nicolas à Barranquilla. Je trouve rapidement mon hôtel qui s’avère être un endroit où a vécu le célèbre écrivain Gabriel Garcia Marquez au début de sa carrière. L’endroit est charmant, les portraits du poète sont sur tous les murs, chaque chambre porte le nom d’un de ces livres et les gérants sont accueillants.
Impatiente de découvrir le carnaval, je m’empresse d’aller à la parade. Après un petit quart d’heure de taxi, je me retrouve dans une large rue et et je me joins à la foule au milieu des stands divers, il y a de la bière et de quoi manger en pagaille, des chapeaux et des accessoires colorés... Malheureusement, tout est bloqué par des barrières : des grandes clôtures grises de plusieurs mètres de haut empêchent d’apercevoir le défilé et de hauts gradins jalonnent l’avenue de chaque côté. Je comprends rapidement que si je veux voir ma parade, il va falloir acheter un ticket mais il n’y a plus de billetterie officielle. J’achète mon ticket assez cher avec ma tête de touriste et malgré ma détermination, impossible d’entrer dans les gradins, mon gradin est en face et il est IMPOSSIBLE de traverser la rue, sécurité oblige face aux milliers de personnes qui défilent. Déception 😟 Je décide de ne pas me laisser abattre et je tente toutes les entrées. L’avenue s’étend sur des kilomètres et après de nombreuses demandes auprès des locaux, Victoire !! J’arrive à m’incruster dans un gratin, le kiff ! J’arrive pile au moment du passage d’Isabella Charms, reine du carnaval cette année. Des centaines de gens, toutes générations confondues, descendent la via 40 où je me trouve. Chaque groupe a sa propre musique, majoritairement exécutée par des musiciens qui jouent du tambour, des maracas, de la flûte... Toutes les régions de Colombie sont représentées. C’est coloré et magnifique ! De la tenue traditionnelle en blanc et rouge aux tenues indigènes et africaines, je comprends immédiatement pourquoi cette manifestation culturelle est réputée comme le deuxième carnaval le plus important d’Amérique du sud après celui de Rio de Janeiro ! Cette parade met à l’honneur le folklore traditionnel et je deviens fan de la cumbia, que j’avais découverte au Chili il y a 12 ans avec ma cloech. Cette danse simule la cour amoureuse d’un couple et se caractérise par l’élégance et le doux mouvement des hanches des femmes au son du tambour et de la flûte de Millo.
Le lendemain, je rencontre Andrei au petit déjeuner qui s’est blessé en pleine folie carnavalesque la veille. Il ne peut pas repartir et n’a nulle part où dormir. Comme à mon habitude, je lui propose de partager ma chambre le temps de sa convalescence.
Le lendemain, je repars au même endroit que la veille, avec la ferme intention d’entrer dans les bons gradins du bon côté. J’ai une heure devant moi pour trouver et je suis confiante. Mon intuition avait raison, je trouve ma place et rapidement le top départ de la Parada de Fantascia est donné par la police et les pompiers qui ouvrent le bal et sont applaudis par tous les spectateurs (encore une fois, je suis agréablement surprise par le respect des Colombiens entre eux). Je suis restée en solo, entourée de familles tout aussi heureuses et émerveillées que moi par ce défilé de plus de trois heures ! C’est une profusion de chars, de costumes canons, de coiffes... en passant par l’immanquable costume de Marimonda, sorte de clown éléphant remasterisé et mascotte du carnaval.
De temps en temps, je suis recouverte de mousse et de Maïzena, particulièrement appréciés des enfants pour exprimer leur joie de participer au Carnaval !
Un peu déçue de ne pas avoir participé à la fête collective durant ces deux jours, je rentre à l’hôtel et passe la soirée autour de bonnes bières à discuter avec mon coloc d’une nuit, Andrei rencontré au petit dej qui n’a nulle part où dormir. C’est un voyageur solitaire parti lui aussi à la découverte d’un petit bout de monde pendant quelques mois. Mi-argentin, mi-brésilien, il vit à New-York et mon espagnol n’étant pas encore au point, on discute en anglais. Mon cerveau ne sait plus dans quelle langue penser, je finirai la soirée à lui apprendre quelques dirty talks en français 😜
Le troisième jour, encore au petit dej, je rencontre trois mexicaines Ana, Alejandra et Monica en vacances comme moi. À ma bonne surprise, elles me proposent de me joindre à elles pour la journée et c’est enfin le dernier jour que la folie du carnaval me gagne ! Enfin je met en pratique le fameux slogan du carnaval « Quien lo vive es quien lo goza », évocateur quant à l’état d’esprit qui règne (“Celui qui le vit est celui qui en jouit”). Après une traversée rapide et un peu stressante de notre quartier (décidément pas top) et un passage rapide à la Plaza de la Paz face à la cathédrale du même nom, on file à un défilé où tout le monde se lâche ! Plus tard, nous avons assisté au dernier défilé pour la mort symbolique de Joselito, époux imaginaire de la reine du Carnaval. Dans cette parodie, la souveraine habillée en noir pleure son chagrin jusqu’à l’évanouissement. Elle est suivi par une joyeuse horde de participants loufoques. On ne pouvait pas finir cette journée sans danser, d’abord au Caïman del Rio, the place to be sur le malecon au bord du Rio Magdalena, puis dans un bar d’un autre quartier avec des locaux, à danser le Vallenato, incontestablement le chant colombien par excellence où l’accordéon a une place de choix.
Sébastien LAGOUTTE
Mar 19, 2020 - 10:45 PM
Barranquilla !!! Le carnaval !!! Tu balances du rêve !!!!!
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