Travel article: Périple dans la merveilleuse Guajira

Travel blogger: Élodie Zanarelli

Trip story: Petite balade en solo

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Punta Gallinas, Uribia, La Guajira, Colombie

Colombia 3 days - March 2020

Hostel


Malgré mon estomac encore en vrac, je quitte Minca pour Santa Marta. Arrivée à la gare routière, je prends plaisir à traverser le marché et ses couleurs. Faute d’avoir noté l’adresse de mon hostel, je fais confiance à mon sens de l’orientation, reprends les rues que je crois connaître, je passe devant les innombrables boutiques qui vendent de tout, du cahier d’écolier au Tupperware et bingo je gère, j’arrive rapidement au bon endroit 😀 Ça me fait sourire de retrouver les mêmes personnes à l’accueil. Dans un contexte de voyage où plus aucun repère n’existe, c’est un petit détail qui compte beaucoup et finalement c’est plutôt rassurant.

Une rencontre sympathique avec Léa et Clara, deux danoises en voyage longue durée se transforme en « Saturday night » international improvisé et fou (avec mes deux copines danoises, un coréen, deux français, un hollandais, un argentin et un colombien). On parle toutes les langues à la fois et on part danser dans l’endroit apparemment incontournable de la ville : la Brisa Loca ; un roof-top sympa et blindé. Décidément, je ne rate pas une occasion de faire la fête à Santa Marta !

Après deux jours plutôt calme à profiter du bord de mer et des hamacs sur le toit avec vue sur la Sierra, je poursuis ma route vers l’Est en direction de la Péninsule de la Guajira pour atteindre Punta Gallinas, le point le plus au nord de l’Amérique du sud !

Nouvelle impro à la gare routière de la Riohacha, mon hôtel ne doit pas être si loin. Certes, mon espagnol n’est pas parfait mais je peux facilement demander mon chemin. Sans discrétion aucune avec mon énorme sac à dos, beaucoup me regardent passer à travers le marché de fruits et légumes en pleine rue, je souris, je pose des questions, j’adore, c’est pour des moments comme celui là que je suis là ici et maintenant : tout est nouveau et tout est possible ! J’arrive dans la maison de Gigi, qui accueille plein de backpackeurs dans des hamacs sous les étoiles. Lors de cette soirée à observer les cratères de la lune avec un télescope (une première !), j’échange avec un argentin qui a la bougeotte tout le temps (ouf, je ne suis pas seule 😝) et trois jeunes colombiennes Sol, Paula et Maria José. Pour la première fois de mon séjour, je dors en hamac et profite de son doux balancement. Tout est question de calage, la nuit en hamac est d’un confort absolu, je ne m’en lasserai jamais !

Le lendemain, je pars en voiture avec un couple gay colombien et une allemande pour la première étape de mon périple dans la Guajira. Au bout de quelques minutes, le sable et les premiers cactus bordent sur la route. Aaaaaa moi et mon amour des cactus, j’ai rien vu mais je suis déjà comblée !! Mon enthousiasme ne faiblit pas malgré les milliers de déchets et sacs plastique qui jonchent le bord de la route et qui volent au vent, accrochés aux épines des 🌵. Je me questionne quand je remarque les cases au loin près de la mer turquoise : qui sont les Wayus ? Comment construisent-ils leurs maisons ? Lors d’un stop aux Salines de Manaure, j’observe de près le premier carbet en cactus de ma vie. Rien de bien compliqué au niveau du procédé constructif mais j’admire la simplicité et l’efficacité de ces constructions, que d’inventivité avec la matière trouvée localement à foison.

Quelques kilomètres plus loin, je retrouve mes trois copines de la veille à Uribia, dans une Jeep défoncée avec des portes qui ne ferment qu’à moitié et un pare brise fissuré qui nous laisse imaginer ses précédentes aventures...

Nous traversons le désert, le vrai, celui que j’ai souvent imaginé, tout y est sauf les dunes (pour l’instant) : il n’y a rien, que du sable à perte de vue, des cactus par ci, par là et de temps à entre une case en terre ou en cactus. De quoi vit cette tribu ? Après trois heures d’immensité, nous arrivons à Cabo de la Vela, une « ville » au milieu de nulle part. On découvre notre chambre pour la nuit, une vaste dortoir de hamacs en plein air face à la mer, trop chouette. Après un dej local et vite avalé, on file découvrir les environs. Inutile de blablater, les images parlent d’elles mêmes. On comprend aussi pourquoi tous ces sites sont sacrés pour le peuple Wayu. Ces Indiens sont les seuls à ne pas avoir été conquis par les Espagnols et ont maintenu une certaine indépendance sur leur territoire. Ils vivent essentiellement du tissage et fabriquent de magnifiques sacs très colorés. Hormis les quelques échanges « commerciaux », il est malheureusement très difficile d’échanger avec eux. 

 

Après un magnifique coucher de soleil, une douche au seau (restriction d’eau oblige) et une soirée à discuter, je me couche sereine pour une courte nuit en hamac. Debout à 4h du matin pour reprendre la route inexistante jusqu’à Punta Gallinas. On change de jeep et les compagnons de périple se multiplient. Nous voilà avec Hung et Matthias respectivement chinoise, allemand et un hollandais. Vu l’état de la route, je comprends rapidement que c’est maintenant que la vraie aventure commence. Le soleil se réveille et nous avec. On passe plusieurs « barrages » faits de cordes tendues par les locaux qui vivent par petits groupes au milieu de cet horizon sans fin. Le passage se monnaye quelques pesos ou quelques biscuits. En prévision, j’avais acheté des galletas au chocolat pour les enfants, leurs sourires est ma plus belle récompense quand ils saisissent leur graal. Ce type de situation est toujours très délicate mais j’ai choisi malgré moi de participer à ce type de chantage. C’est déstabilisant quelqu’un qui demande à manger, encore plus quand il s’agit d’un enfant. Ceci dit, fidèle à moi même, j’ai prévu tellement de galletas que je suis devenue la miss chocolat de ma voiture, toujours prête à filer le goûter à celui qui le demande 😋

Quelques heures plus tard, nous troquons le 4x4 par une pirogue pour traverser la mangrove. Arrivée à l’auberge, la vue sur l’immense détroit est sublime. Matthias saisit sa guitare et le petit déjeuner chantant nous remplit d’enthousiasme pour le reste de la journée. Quelle chance de se retrouver dans ce groupe joyeux, prêt à chanter dans toutes les langues à la découverte de Punta Gallinas. Premier stop symbolique au Faro, le point le plus septentrional de l’Amérique du Sud, la baie est sublime. 

Nous passons par la suite au Mirador de Casares, tout aussi magique ! 

Puis la dune de Tataroa, une vraie merveille. Ici le désert ne côtoie pas la mer, il s’y jette littéralement ! Le contraste de couleurs est sublime et le lieu m’impressionne autant qu’il m’émerveille. Le sable est chaud, le ciel est bleu. Impossible de ne pas se laisser aller en glissant de pirouette en pirouette jusqu’à l’eau ! Wow j’aurais pu rester des heures.

Un blocage de quelques minutes dans le sable a complété notre périple sur le chemin du retour. Heureusement, une bonne motivation collective et quelques poussées de 4x4 ont suffit pour nous sortir de là 😜

Une dernière nuit en hamac dont une pause en solo « étoile par milliers » à 4h du matin et il était déjà temps de repartir, des images sublimes en tête et le chaud soleil du désert dans le cœur...  

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Petit Michèle
Mar 15, 2020 - 09:35 AM

Je me régale à te lire bonne continuation et surtout prend soin à toi je t embrasse !

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Sébastien LAGOUTTE
Mar 19, 2020 - 10:51 PM

:-)

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